EXEMPLE D’UN CAS MSEI
MSEI a été contactée pour enquêter sur une fuite chimique, alléguée avoir provoqué des irritations et des sensations de brûlure sur la peau et les yeux de plusieurs travailleurs. Ces ouvriers, issus de métiers divers, effectuaient des travaux de réaménagement général à l’intérieur d’un commerce au détail d’un immeuble construit en 2004.

MSEI a réalisé une série de tests, dont les résultats n’ont présenté aucune concentration élevée de matières volatiles ou de particules. Plus tard, les observations olfactives n’ont indiqué aucune odeur anormale.
Aucune plainte n’a été reçue des unités voisines du même immeuble. Le propriétaire a confirmé qu’aucun autre travail n’était réalisé ailleurs dans le bâtiment et qu’il ne semblait y avoir aucune indication de sources de contaminants potentiels. Par mesure de précaution, le site a été nettoyé et aéré, et les travaux se sont poursuivis. Par la suite, davantage de travailleurs se sont plaints de sensations de brûlure similaire et de rougeurs de la peau et des yeux.
MSEI a reçu des informations indiquant qu’une lampe industrielle de travail temporaire, inactif lors de l’enquête initiale de MSEI, était défectueuse. MSEI a examiné cette lampe et il s’est avéré qu’il s’agissait d’un appareil à décharge à haute intensité, plus spécifiquement une lampe industrielle à ampoule aux halogénures métalliques. Aussi connu sous le nom d’éclairage pour grande hauteur, ce type de lampe est couramment utilisé dans les entrepôts et les usines. Elle est conçue pour être située à une hauteur de plafond d’environ 20 à 45 pieds (6 à 14 mètres).

Le tube à arc, à partir duquel le rayonnement lumineux est émis, semblait intact. La lampe était dépourvue de sa gaine de protection en verre extérieure, dont le rôle est de filtrer certains des rayons ultraviolets (UV) nocifs émis par la source. Des résidus de la gaine extérieure pouvaient être vus à la base de la source. La cage protectrice soudée abritant l’ampoule, conçue pour éviter tout dommage à la gaine extéreure en verre, était intacte et ne semblait pas endommagée.

Photo : Démonstration du type et de l’emplacement de la lampe industrielle à ampoule aux halogénures métalliques.
L’absence du bouclier extérieur est indiquée par la flèche rouge.

La cartographie de l’activité des travailleurs par rapport à la survenue de problèmes de santé a montré que tous les cas signalés d’irritation de la peau et des yeux coïncidaient avec des travaux effectués dans la partie du bâtiment où se trouvait la lampe. Une enquête plus approfondie a révélé que la lampe avait été active ou allumée pendant les travaux de rénovation et que des travailleurs se trouvaient à proximité, et parfois juste à côté, de l’appareil.

MSEI a été informée qu’aucune intervention médicale n’avait été demandée par les travailleurs et qu’aucune documentation officielle d’aucune autorité sur les événements ou les blessures n’était disponible.

Documentation

Le Center for Disease Control (CDC) des États-Unis documente deux cas de photokératite (une affection oculaire douloureuse causée par l’exposition aux rayons UV) qui a touché plusieurs personnes assistant à des événements sportifs dans des gymnases de Philadelphie. De manière significative, 242 cas individuels ont été associés à un événement de 2011, où les symptômes comprenaient des yeux brûlants, des yeux rouges, des yeux larmoyants et une sensation de corps étranger.*

Le site Web de la Food & Drug Administration (FDA) des États-Unis détaille un avis intitulé Ultraviolet Radiation Burns From High Intensity Metal Halide and Mercury Vapor Lighting Remain a Public Health Concern et indiqué comme étant à jour au 5 février 2018**.

L’avis de la FDA indique que le gaine de protection extérieure en verre d’une ampoule (ou lampe) aux halogénures métalliques filtre le rayonnement UV intense et nocif qui serait autrement émis par le luminaire sans la gaine de protection. Si le verre est endommagé ou absent, le rayonnement UV à courte longueur d’onde peut provoquer des symptômes tels que des brûlures aux yeux et à la peau, des maux de tête, des nausées et des problèmes de vision.

*https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/65/wr/mm6511a4.htm
**https://www.fda.gov/radiation-emitting-products/alerts-and-notices/ultraviolet-radiation-burns-high-intensity-metal-halide-and-mercury-vapor-lighting-remain-public)

Conclusion

Comme il a été confirmé que cette lampe industrielle était fonctionnelle malgré l’absence de gaine extérieure de protection en verre, nous sommes d’avis que des rayons UV potentiellement nocifs ont probablement été émis lors de son utilisation et que tout travailleur se trouvant à proximité et sans équipement de protection individuelle approprié aurait été exposé à des rayons UV potentiellement nocifs.

Précautions

  • Les lampes doivent être régulièrement inspectées pour détecter tout dommage.
  • Les ampoules avec des gaines de protection extérieurs en verre fissurées ne doivent JAMAIS ÊTRE UTILISÉES.
  • Les cages endommagées doivent être réparées.
  • Les lampes industrielles situées dans les zones de travail qui risquent d’être physiquement endommagées doivent être déplacées ou remplacées par des lampes eindustrielles ntièrement fermées.
  • Il convient de rappeler aux travailleurs que ces lampes pourraient continuer à émettre de la lumière, même si elles sont endommagées.
  • Les travailleurs doivent être informés des dangers du rayonnement UV des lampes aux halogénures métalliques endommagées.

La FDA recommande le remplacement des lampes industrielles dont les cages sont ouvertes ou grillagées, par des lampes industrielle fermées et que les ampoules des lampes ouvertes soient remplacées par des ampoules de type auto-extinguible.

Lectures complémentaires

Les études qui établissent un lien entre l’exposition aux rayonnements UV des lampes industrielles aux halogénures métalliques et les plaintes médicales comprennent :

Mazzuckelli LF, MacDonald PD, Langley RL, Howell RJ. Erythema and conjunctivitis: investigation of an outbreak in a school gymnasium caused by unintentional exposure to ultraviolet radiation from metal halide lamps. J Occup Environ Hyg 2007;4:D46–9.
et
Kirschke DL, Jones TF, Smith NM, Schaffner W. Photokeratitis and UV-radiation burns associated with damaged metal halide lamps. Arch Pediatr Adolesc Med 2004;158:372‑6.

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Ian Harvey, B.Sc. (Hons)
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